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"Petit paradis."

par dubedat 10 Juillet 2015, 09:14 viignoblesfenouillèdes

"Petit paradis."
"Petit paradis."
"Petit paradis."
"Petit paradis."
"Petit paradis."
"Petit paradis."
"Petit paradis."
"Petit paradis."
"Petit paradis."
"Petit paradis."

Comme je le disais, à l'occasion d'une projection audiovisuelle en conférence sur le thème des paysages en Fenouilèdes : "Habiter poétiquement le Fenouillèdes, c'est se relier à un monde minéral, dans sa gangue végétale.

C'est également prendre le temps de regarder, de contempler et de s'émerveiller des choses les plus humbles qu'il nous est offert de voir, d'entendre, et de sentir.

C'est savoir prendre les chemins de traverse. C'est donc bien une question d'attitude et de regard.

Ici, aujourd'hui, et déjà hier, chez vous, gens du Fenouillèdes, j'ai compris que je ne prenais pas des photographies, mais que je les recevais.

Une vigne, autrefois, se tenait là au pied de la montagne, à quelques kilomètres du Col St-Louis.

On a labouré la terre, enlevé les pierres charroyées par un apocalyptique torrent de boue dévalant la serre à l'occasion d'un phénomène météorologique ici appelé Aïguat, et provoquant: " des accumulations hideuses de cailloux, de blocs ou de sables grossiers, dévastation irréparable avant des siècles peut-être… "

A un âge, enfin, qui n'est pas loin d'être un terme pour l'homme, et, avec la mélancolie de quiconque se sépare de compagnons de toujours, on se résolut à pratiquer l'arrachage de la vigne. Il ne reste alors plus qu'une clairière, une prairie brûlée par le soleil et battue par la tramontane, qu'un ou deux cèpes de macabeu et de carignan , blottis aux côtés des pierres blondes d'un casot, au même titre que ces calvaires qui veillent sur les chemins les plus déserts des montagnes...

Est-ce l'éternité que ce coteau au flanc de la serre...?

Ici, le regard toujours encerclé d'immensité, choisit de s'amarrer au vieux monde ou de badiner avec les croupes de l'ubac ou de la Serre de l'Alquière. Dans certaines directions, l’œil, avec un peu d'habitude,discernerait la tache ténue d'un bosquet de cèdres, au pied de la Serre, petit paradis...

On peut encore entendre ici, les clameurs du vent, le vent en sanglots lointains, telle, une liturgie de l'adieu des étés passés...

Philippe Dubedat.

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